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Le blaireau est un animal que l’on croise de temps à autre sur nos routes et qui a un rôle précieux dans l’équilibre de la biodiversité. Véritable architecte souterrain, il creuse des galeries lui permettant d’être en sécurité et d’abriter ses petits. Il lui arrive aussi de proposer le gîte à d’autres animaux protégés. Il permet la dissémination de graines, d’aérer le sol lorsqu’il va à la recherche de vers de terre et de protéger les cultures, en mangeant les larves d’insectes qui s’attaquent aux racines. Portrait de ce petit panda qui mériterait d’être protégé en France, comme il l’est dans nos pays voisins.

Son portrait

Avec son allure d’ourson, aux teintes de panda, le blaireau n’a pas fini de faire parler de lui et joue un rôle essentiel dans l’équilibre naturel.

Le blaireau européen (nom scientifique : Meles meles) représente largement la famille des mustélidés. Parmi eux, nous retrouvons également la loutre, l’hermine, la fouine, le putois, la belette, la martre, le vison d’Europe et le vison d’Amérique.

On le trouve principalement en forêt, mais il peut également élire domicile dans des prairies, des landes, des marais ou à la montagne.

Le blaireau vit en groupe, qui compte en moyenne entre 2 et 8 individus. Leur nombre est corrélé avec la nourriture disponible sur place et les aléas du quotidien : collisions routières, chasse, destruction de leur habitat…

Ses habitudes

Cet animal souvent méconnu est un véritable architecte souterrain.

Muni de longues griffes non-rétractiles, le blaireau creuse son terrier et de véritables labyrinthes sous terre, comportant : des chambres, des culs-de-sac et un nombre variable d’entrées, appelées « gueules ». Le terrier est souvent transmis de génération en génération et évolue au fil du temps : d’autres galeries sont alors façonnées, de nouvelles « gueules » voient le jour.

Cet univers sous-terrain constitue un refuge pour passer la journée, mais aussi l’hiver. Il permet également d’accueillir les nouveaux-nés et de les mettre à l’abri.

Cet animal discret vit principalement la nuit, il est difficile à observer, car sa vue médiocre est largement compensée par son ouïe très fine et son odorat redoutable (il serait 700 à 800 fois plus fin que celui de l’être humain). Ses atouts lui permettent donc de débusquer rapidement la présence d’intrus à ses côtés.

Ce sont ses moustaches qui l’aident à se repérer au sein de son terrier, plongé dans l’obscurité.

Voici une vidéo très courte qui illustre un relâché de blaireau, organisé en septembre 2020 par la LPO de l’Hérault (Ligue de Protection des Oiseaux). Ce blaireau a été heurté par une voiture et pris en charge par l’association, qui l’a soigné et remis en liberté sur les terres d’un éleveur.

Quels sont ses « rôles » ?

Dissémination des graines

En se nourrissant de certaines baies, le blaireau participe à la dissémination des graines de ces dernières, par le biais de ses déjections.

Aération et enrichissement du sol

Très friand de vers de terre (sa principale source de nourriture), il laboure la terre à leur recherche et aère le sol par la même occasion. Grâce à cette action, il aide au développement des végétaux et permet d’améliorer la qualité des sols en facilitant l’infiltration de l’eau.

Un allié de taille pour les agriculteurs

Comme le renard et les rapaces, il permet de réguler les petits rongeurs, qui se reproduisent rapidement et se mettent à table dans les cultures ! Mais ce n’est pas tout… Il préserve aussi les cultures en dégustant les larves d’insectes qui s’attaquent aux racines.

Un hôte de choix !

À cela s’ajoute son esprit solidaire… Et oui, le blaireau n’hésite pas à accueillir d’autres espèces au cœur de son labyrinthe, telles que : renards, chauve-souris, lapins… Qui ne détiennent pas toutes ses connaissances pour creuser et aménager des galeries aussi ingénieuses.

De cette manière, le blaireau permet de venir en aide à des espèces protégées.

Son statut

Cet animal est protégé dans la plupart des pays européens (Belgique, Danemark, Irlande, Pays-Bas…), mais en France, il est chassé neuf mois et demi par an, avec des méthodes qui font froid dans le dos. En moyenne, ce sont 12000 blaireaux qui sont tués par les chasseurs pratiquant la vénerie sous terre. Sur internet, de nombreuses informations circulent sur le sujet et rendent compte d’une barbarie inimaginable au 21è siècle.

Avec une faible natalité et une mortalité juvénile importante, la pullulation des blaireaux est impossibleL’équilibre de la population des blaireaux est donc très fragile et dépend également de différents facteurs, tels que le climat (avec ses répercussions sur l’approvisionnement en nourriture) et l’action de l’homme.

Voilà une expression qui ne lui colle pas aux poils

Nous avons tous en tête l’expression : « blaireau, va ! ». Or, cette expression est tirée du langage militaire, où un blaireau était considéré comme un bleu (du fait que les jeunes recrues portaient un uniforme bleu). Cette expression a fini par qualifier une personne insignifiante et ridicule. Accompagnée de l’interjection « va », cette formule signifie : « espèce de nul ! ».

Non mais… on aura tout vu !

Il ne nous reste plus qu’à ouvrir l’œil !

Nul doute qu’à l’avenir, la nuit tombée, vous saurez que le mini-panda est de sortie… Pensez à lever le pied !

Pour rappel : n’oubliez pas de porter des gants si vous êtes amenés à secourir des animaux, pour vous protéger d’éventuelles griffures ou morsures.

Pour en savoir plus sur le blaireau

Vous trouvez un animal blessé : que faire ?

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